31 août 2008

La Faille


CD écoutés ensemble au Burkina Faso (Nigeria 70)
CD tellement prêtés qu'on ne savait plus qui en était le propriétaire (The miseducation of Lauryn Hill)
CD dont on a un peu honte et qui s'écoutent le dimanche matin (Michel Jonasz).
CD pour lesquels on s'était dit "Oh tu l'as aussi celui-là" (Craig Armstrong).
CD de potes à lui (TTC feat Orgasmic)
CD des funérailles (Boubacar Traoré)
.

Votre avis nous intéresse




Grande première, nous répondons ce jour au courrier des lecteurs de ce blog - car il y en a!
Nous nous efforcerons d'y répondre au mieux.





Salut Documenteuse.
Bon, finalement, tu passes un peu ton temps à rien d'autre que te rassurer sur ton pouvoir de séduction.
Serait-ce parce que tu es moche? cf ton post "Si seulement j'étais belle"...
Cher auditeur, ce n'est pas faux - et en même temps ce n'est pas vrai.


Chère Documenteuse,
Je te trouve très hot pour une fille. Et très salope aussi.
N'as-tu pas honte de t'exposer ainsi à la vindicte chrétienne ?
Cher auditeur, ce n'est pas faux - et en même temps ce n'est pas vrai.

Pourquoi traiter de choses aussi personnelles sur une page Web?! Signé Roberto.
Cher auditeur, je ne suis rien d'autre qu'une mauvaise femme, et je suis attirée par la clandestinité tout autant que par l'exhibition. Ce blog réussit parfaitement à assouvir ceci et cela.
Comme son nom l'indique, il n'en reste pas moins une vision partielle et déformée d'une certaine réalité. Signé Documenteuse.

30 août 2008

Look, it's trying to think

Une nuit de langue et de peau, de murmures sur l'oreiller et de mégots dans un cendrier, une nuit seulement interrompue par le lever de soleil.

26 août 2008

Somethin' Stupid

Cet après-midi, un vieux classique de Lee Hazlewood me rappelle combien l'amour peut être cet "infini mis à la portée des caniches" cher à Céline.



Je passe 30 mn chez A. en début de soirée - le temps d'une petite chose pour laquelle il me félicite chaudement - juste avant mon rendez-vous avec un nouveau venu au tableau de chasse: M.

Chez M, nous parlons de choses courantes, puis de laïcité, puis de politique, puis de sexe, puis (enfin?) passons aux travaux pratiques.
Pas beaucoup d'entrain de ma part. Et si ma petite culotte est émue c'est plus en souvenir de la belle gueule d'A, de ses cris quand il a joui, de sa main sur le bas de mon dos.

Et sortant de chez M, je ne trouve de Vélib qu'en bas de chez A.

Et tandis que je file sur le vélo, tandis que je pense vaguement au sens psychanalytique des choses, arrivée d'un SMS. 
"Salut, ça serait sympa de recommencer non?".

Aucune idée de qui est ce type. Je sais avec certitude que je l'ai rencontré et baisé via Meetic, mais je ne sais ni quand, ni où, ni comment, ni qui.

Vous en faites trop.


25 août 2008

L'hystérique

Elle remuait ses seins minuscules
Dans un pull bleu
Sous le nez d'un punk
Complexé.
Ses cris utérins hypnotisaient la foule
Du sexe pour pas cher
De la baise intello.
Mon bras se collait à celui d'un homo,
Agité par les rires,
Ou était-ce le désir?
Et mes yeux ne voyaient
Que les seins minuscules
Dans son pull bleu.
Ses râles prolongeaient
Un discours politique
Des secousses décoiffaient
Ses cheveux orgasmiques,
En balançant son corps à la gueule du public.
Je l'appelais l'hystérique.

A Brigitte, collègue de bureau archétype

23 août 2008

Tandis que je dormais...

... j'ai vécu en rêve une scène de As I Lay Dying.

Le cercueil de ma mère qui s'échappe, pris dans les tourments d'un fleuve en crue. L'odeur de putréfaction insoutenable. Mon frère, mes sœurs et moi, chassés de toute part. Les chevaux incontrôlables et furieux autour de nous. Une cabane brûle tandis que nous nous reposons. Nous n'avons pas le droit à la paix. Malédiction sur ma famille.

20 août 2008

What a nice day for murder

Retour at the office.

De nouveau, les hallucinations dans le métro, ce bon vieux monologue, les phrases qui riment avec vie de con. L'éternel refrain sur l'absence de beauté de tous ces corps assoiffés de journaux gratuits - de ponctualité - d'attentifs ensemble. L'ennui profond qui transpire dans le bruit de la vitesse. Inspiration hautement nauséabonde pour toute forme de sensibilité.

Puis le collègue - sublime tant il est minable - qui entreprend de faire son
Comment-ça-va Show sur fond de vacances racistes. Puis le reste de la journée comme un roman de Houellebecq - au ralenti et pendant 8 heures... J'ose un "je crois que je vais mourir" à la pause café, je n'obtiens pas de réaction. J'ajoute un "je me demande si je ne suis pas déjà morte" juste pour les scandaliser.

...

18 août 2008

Disorder


L a 22 ans. Maintenant je le sais parfaitement. Et quand on a 22 ans, on habite parfois chez ses parents. Ou pas très loin.
Et si vos ébats font du bruit, Maman appelle pour vous le signaler.
"Je t'entends glousser"

Je rentre en vélo à 4h du matin, dans mes oreilles toujours cette chanson, encore, encore, et encore. Je pousse le son et les pédales à fond, je crie
You know I'll never leave you sans m'entendre parmi l'obscurité et les rares passants.

Je commence un SMS pour A - j'ai envie de prolonger cette nuit - envie de voir le petit matin avec quelqu'un - puis je m'interdis cela.

Quasi-perfection de la bande son: Joy Division - Velvet Underground - Gainsbourg - Nick Drakey

15 août 2008

Supplique

Si lire a pour fonction de passer le temps, sincèrement, il vaudrait mieux baiser un inconnu, jeter des cailloux dans l'eau, ou nourrir les pigeons sur le parvis de Notre Dame.

Si lire n'est pas pour vous une nourriture profonde ou ludique, sincèrement, ne lisez pas, messieurs mesdames.

N'insultez pas les gens dont le sacerdoce est d'extirper du fond d'eux-mêmes des vérités, des rêves d'humanité consciente, des phrases touchées par la poésie.
Ne lisez pas de livres si vous ne les chérissez pas.

Si, lorsque le livre rejoint l'étagère, aucune certitude n'a été ébranlée, aucune idée nouvelle n'a effleuré votre conscience, si lorsque vous refermez le livre vous le quittez comme on termine un repas à la cantine (par un petit rot satisfait et sans conséquence) eh bien au pire brûlez ce livre au mieux faites-en un beau pénis en papier mâché.

Chataigne


Hier soir, je dîne avec ma douce châtaigne.

Nous pleurons ensemble, un peu pour l'autre et un peu pour soi - je t'aime beaucoup tu sais. Un peu de mélo un peu ringard, le temps de l'été.
No matter how hard I try

13 août 2008

Too Young

L a 22 ans - je ne le sais pas au moment de la rencontre.

Il est donc né en 1985, c'est-à-dire à une époque où je faisais déjà jouer mes Barbies avec Ken…


Un faux air de Bukowski (qu’il cultive), un look de Dandy (qui le rassure), et un beau visage intelligent (qu’il cache sous une barbe et d’immenses lunettes de soleil).

Il s’emploie à me faire rire, une séduction légèrement trop évidente - c'est ainsi que je suspecte son jeune âge. Cela dit, il est doué, il y réussit très bien - et dès la troisième minute j’ai pris ma décision: j’emmènerai chez moi cet étudiant des beaux arts, avec une bonne bouteille de rouge en guise d'amuse-geule.

Je paie tout ce soir là - telle la femme qui a du fric et qui s'offre le luxe d'une jeune premier talentueux.

Nous nous racontons des mensonges sur nous-mêmes. Nous nous jetons de l'eau sur la tête. Nous grimpons sur l'escabeau. Nous envisageons de clouer mon tapis au mur. Quand je lui dis que ce qui m'excite c'est l'esprit, il se jette dans ma bouche. Nous baisons totalement ivres. Il enchaîne deux fois sans problèmes, et c'est parfait.


F aurait beaucoup aimé cela.

11 août 2008

Voyage

Je ne suis pas allée travailler aujourd'hui. Dans mon lit j'ai serré l'oreiller parce que j'avais peur. Se lever, revêtir mon visage, et marcher jusqu'au métro où commence le bruit des hommes.

La musique que j'écoute en me levant bien plus tard (Thee, Stranded Horse) n'est pas faite pour masquer le bruit de mon intérieur. Au contraire, elle perce la paroi. Tout se répand en moi-même. Les émotions différées de Wong Kar Waï, toujours.

Je pense au Voyage de Céline. Je pense que F est mort. Je pense que je dis tellement souvent Je.

D'où j'étais là-haut, on pouvait bien crier sur eux tout ce qu'on voulait. J'ai essayé. Ils me dégoûtaient tous. J'avais pas le culot de leur dire pendant le jour, mais d'où j'étais je ne risquais rien, je leur ai crié "Au secours! Au secours!" rien que pour voir si ça leur ferait quelque chose. Rien que ça leur faisait. Ils poussaient la vie et la nuit et le jour devant eux les hommes. Elle leur cache tout la vie aux hommes. Dans le bruit d'eux-mêmes ils n'entendent rien. Ils s'en foutent. Et plus la ville est grande et plus elle est haute et plus ils s'en foutent. Je vous le dis moi. J'ai essayé. C'est pas la peine.


10 août 2008

Constat

J'aime errer.

J'ai toujours aimé cela.

Un grand chaos


Ce n'est plus une double vie que je mène... mais une triple, ou plus. 


Est-ce que j'évolue dans le mensonge, ou est-ce que je prend juste possession de moi?
Un grand chaos et des vérités incomplètes... La vie est-elle autre chose qu'un foutu joyeux bordel? Est-ce que nous nous dissolvons dans l'autre? 


Je ne me montre dans mon intégralité à personne.


Ce soir je lui dis "Il n'y a rien de plus sérieux que le sexe" et il acquiesce en silence, droit dans mon regard.


Demain, c'est un autre. Il me pelote plus ou moins gentiment depuis 3 semaines. C'est doux. Ce littéraire, végétarien et naturiste, est dangereux à sa façon. Il défie l'ordre par sa façon de vivre bien à lui, son indifférence envers les convenances faciles. Un peu cinglé, instable, comme dépassé par l'ampleur de la tâche. Juif.




Je joue très mal à l'amour

9 août 2008

Sa cam(e)


Hem.
Depuis un certain temps quelques indices me font penser.... que mon cerveau.... est lent. Il a trop macéré à l'intérieur du poulailler social "amis travail expo" - il est rouillé.

A. quant à lui évolue dans les romans de de Bret Easton Ellis. Une vie en Y: Party, sodomy, melody, poetry, esctasy, futility, philosophy.
Hier soir il a allumé sa cam, a pris un rail devant moi, puis d'autres choses que je tairais, puis un rail, puis d'autres choses.

Il est un mélange de ténèbres et de frivolité. Il est beau sans aucun doute. Et ce côté fascinant de tous ceux qui ont pris l'habitude des VIP.

Les rencontres me font et me défont, et lui a fait de moi une sorte de mateuse lubrique. Cette limite une fois franchie, brisez le grand tabou et faites le grand plongeon, mademoiselle!

A aime être humilié... J'ai envie de lui dire "Tu te détruis" mais la question n'est pas vraiment là.

Qu'est-ce précisément que tu détruis en toi ?

8 août 2008

Paranoïa autour de mon cul

Tous regardent mon cul et certains y voient

Une maison de campagne.
D'autres une pâtisserie:
Crème fouettée et fruits bien mûrs.

Chacun a son avis
Sur ce cul pas discret
Et je prends les paris
Sur la gravité.

Comment être fleur bleue
Avec ce cul carré
Cet inconnu que j'envisage de biais

Un double qui me poursuit
Et me colle au cul
Et laisse derrière moi une vision
Que je n'ai jamais vue?

A tous les gros culs

3 août 2008

Moment de grâce


Cet après-midi, A. et moi allongés sur l'herbe, les yeux dans le ciel, une complicité rieuse et spontanée. 



Quand j'ai réalisé cette proximité, j'ai posé mon regard sur lui. Sa main qui effleurait lentement son ventre - et son sourire pour lui-même. A quelques mètres de nous, sa femme et sa fille qui jouent.
Rien ne me fera briser l'harmonie de nous tous.

1 août 2008

Si seulement j'étais belle


Si seulement j'étais belle
Je ne perdrai plus mon temps
A éviter les miroirs
A penser à la gueule que j'ai
A me demander si ce type m'a bien regardé
Ou si c'était la fille d'à côté.

Si seulement j'étais belle
je ne te demanderai plus
De le dire à la place du miroir
(D'ailleurs tu mens aussi mal que lui)

Si seulement j'étais belle
Je n'aurais pas honte
D'acheter Biba
Ou Cosmopolitain
Ah si seulement j'étais belle
Je pourrai penser chaque matin
Que je suis belle
Et en lisant mon journal je penserai
Que je suis belle

Oui si seulement j'étais belle
J'aurais un époux un enfant et un chien
Peut-être même un jardin
Dans une maison de banlieue
Et de charmants voisins
Qui parleraient de moi
Car si j'étais belle
On parlerait de moi!
Les garçons entre eux
Les filles jalouses
Les commerçants du coin
Et les riverains.

Ah si seulement j'étais belle ...
Je m'offrirai une vanité
Pour rien!

A toutes les filles moches