23 décembre 2008

Je ne sais pas lire

Prendre un café en terrasse, ne pas lire le journal, écouter les conversations alentour, regarder la foule aller et venir, et finalement cette concise banalité, presque rassurante tant elle m'est familière: je n'ai AUCUNE idée de ce que je veux faire de ma vie.


Le libraire m'a reconnu et jette un œil sur mes déambulations. La route, de Cormac Mac Carthy: depuis plusieurs semaines, je lui tourne autour, je l'inspecte, le soupèse. Puis le repose.

D'ailleurs je prends puis repose une dizaine de fois une dizaine de livres. Tout cela prend un temps considérable. Je manque de reposer Faulkner à côté de Houellebecq, Céline près de Mouawad...
Et soudain un souvenir violent afflue.

J'ai 5 ans à peine, dernière année de maternelle.
C'est la fin de l'année, et l'institutrice explique avec emphase que l'an prochain nous serons des grands, car nous serons EN CP.
EN CP!?!? Je panique, car je réalise que je ne sais pas lire. Je-ne-sais-pas-lire. Dans quelques semaines je serai EN CP mais JE NE SAIS PAS LIRE.
Je crie sur la maîtresse car elle ne m'a pas appris à lire. Je suis pleine de colère. Les autres enfants sont consternés. Madame! Je vais en CP mais je ne sais pas lire! Je ne sais pas lire!
Je pleure, et comme une petite furie je piétine le sol, et mon cartable. Je ne sais pas lire. Je ne sais pas lire. JE NE SAIS PAS LIRE.
Rien ne me calme, parce que je ne sais pas lire. L'angoisse est profonde comme un délire d'enfant.
Au beau milieu de la librairie, bizarrement, mon émotion de l'époque est intacte. Pure. Effrayante. 


Depuis toujours mes livres sont un moyen de calmer le pressentiment du néant. Petite, il me fallait déchiffrer les lettres, les phrases, à tout prix. Les mots, un univers de solitude, peuplé de multitudes, où ma défiance envers le monde trouvait refuge.

20 décembre 2008

Dust in The Wind


Poussière dans un pot, c'est tout ce qu'il est désormais. Poussière à la surface de ma mémoire. Poussière dans ma poitrine. Poussière sur les vieilles photos, les lettres. Poussière rouge africaine. Poussière dans ma respiration. Poussière dans les larmes.

Mon histoire poussiéreuse. Mon amour poussiéreux. Ma tristesse poussiéreuse. Mon immense ami poussiéreux que tant ne connaitront pas. La vie avant la poussière. Mimi.
L'auvergne. La Quatrelle. Les fêtes. Burkina Taxi. Bertin Marcellin Sépho. La musique.

La solitude poussiéreuse qu'il m'a laissée.

17 décembre 2008

Un grand secret


J'apprends dans la joie et dans la clandestinité, que la liberté a pour prix la désapprobation d'autrui.

16 décembre 2008

China Blue

Revu J. et sa belle gueule et son corps parfait et son accent du sud. Plus loin que jamais avec lui.

Revu L. - toujours aussi étudiant des beaux arts.
Baisé L. qui file gaiement sur ces 23 ans et qui n'a aucune subtilité dans le sexe et dont je prendrais volontiers en main l'initiation.

Bestial, impatient - mécontent presque lorsque la jouissance tarde. Mais malgré cela, un désir follement attisé par l'acuité de son esprit. La perspicacité de son cynisme. L'humour, le rire aux larmes, la facilité déconcertante avec laquelle il me dit "retire tout maintenant".

Les capotes s'amoncèlent sur le sol.



Putain que c'est bon

2 novembre 2008

Celui qui

Tu me baises bien - oh oui je t'aime

Mais moi je voudrais que tu m'offres un bouquet de fleurs.

19 octobre 2008

Et puis...


Et puis il y a les états d'âmes de personnes bien plus faibles que vous, qu'il faudrait accepter de prendre en considération à chaque pas décisif de la vie.

Je peux sentir dans les regards, dans les silences que l'on attend de moi un aveu luisant de ma culpabilité.

...

Mais le soir venu, fermer le robinet de la trivialité, s'envoler rejoindre l'amant joyeux. 
De l'absence de dogme naît un sentiment que l'on ne dévoile jamais. Les corps sont au centre de l'exclamation.

Secrets et bruyants. Délictueux et lumineux.

Tout sauf cliché.

9 octobre 2008

Le Temps de la Romance et de la Crise


En ce moment où le monde entier moi y compris devrait s'affairer à paniquer et à prier le CAC40 de ne pas nous abandonner, j'aimerais prendre un instant pour m'arrêter sur l'état du monde, et dire à quelle point c'est une escroquerie ce fantasme d'une apocalypse qui n'arrivera pas.

La Romance a définitivement plus d'élégance. Vous n'en apprendrez rien dans les journaux, vous ne pourrez pas en parler en déjeuner d'affaires, vous ne pourrez que l'apercevoir, à la volée, dans un regard, dans une indiscrète confidence.

20 septembre 2008

La chair est triste


Un film hyperréaliste se déroule, qui semble banal à tout autre que vous. Des regards marqués de lassitude et de résignation - il ne s'agit plus seulement de cernes.

De jeunes garçons menottés et encadrés par des flics, un type fou à lier - d'ailleurs il était lié -  une vieille dame et son pied en sang, un homme ricanant au nez de chaque nouvel arrivant. La précieuse radiographie qu'un vieux monsieur serre dans sa main tremblotante. Une femme venue pour une consultation MST - sa fille de 5 ans patiente avec elle.

La chair est triste lorsque vous la contemplez depuis le service d'urgences d'un hôpital parisien

17 septembre 2008

Working Class Hero


Je rencontre des personnes qui un beau jour se sont perdues dans leur cœur, et se sont transformées toute entière en archétype de collègue de bureau.

9 septembre 2008

Coloriages


Changement de saison remarquable.



Moins de sexe et plus de bureaucratie me concernant. Petit foulard le matin. Et surprise à la sortie du métro: le jour est tombé tandis que je lisais Kafka dans les souterrains de la ville.

Je me rends aujourd'hui en Comité de Pilotage.
Nous sommes dix autour de la table, neuf têtes sont plongées dans leur laptop. Je suis la seule équipée d'un simple papier et stylo. Je colorie minutieusement les logos de la société venue nous exposer son projet. Il me manque quelques gommettes.

De belles insultes fusent: délocalisation, plan de charge, taux journalier, pénalités. Affaire de gros sous. Tout le monde est très sérieux. Nous parlons de centaines de milliers d'euros. Le fournisseur est condescendant avec son équipe offshore, c'est ce que l'on attend de lui.

7 septembre 2008

You and Me and Ouaga











Putain - que ça m'emmerde de ne pas réussir à m'empêcher de dire Bah vous
savez, la vérité, c'est que je me suis arrêtée à F
.
(R qui me prend dans ses bras, E qui regarde ses grands pieds)


Putain - que notre voyage au Burkina me semble lointain.
(Souvenirs d'odeurs et de sons parfois, qui me font monter les larmes aux yeux)

Putain - que ça fait mal quand je crois te voir dans le métro, dans la rue.
(Il n'est pas mort, je le savais, c'était une de ses mauvaises blagues, il s'est
caché tout ce temps pour vivre une autre vie)




Putain - putain de toi.

6 septembre 2008

Inconsistant...?


Une fille qui a passé les deux mois d'été à honorer des pénis - une fille qui en deux mois n'a pas passé plus de deux nuits avec le même type - une fille qui se pavane - une fille a la moralité incertaine et erratique


Un type qui fait l'amour avec tendresse, appétit et talent - un type qui emmène au restaurant - un type qui fait le café le matin - un type qui écrit chaque jour au bureau depuis deux semaines - et qui fait mine de s'étonner même, lorsque vous ne lui écrivez pas le matin dès votre arrivée


Eh bien non malgré tout



3 septembre 2008

God Knows I'm Good

Dans le train Lille Paris, après une averse diluvienne et venteuse, les nuages partiellement chassés laissent à voir le coucher de soleil. Le ciel est déchiré de formes arabesques, de fragments violets et oranges.

J’écris cette phrase en pensée... Elle se suspend à une chanson de Bowie. 


2 septembre 2008

Le Bourgeois



- C'est un tabou de bourgeois...?

- Oui... Nous autres prolétaires avons compris que l'essentiel n'était pas de s'enrichir, mais de faire l'amour.

31 août 2008

La Faille


CD écoutés ensemble au Burkina Faso (Nigeria 70)
CD tellement prêtés qu'on ne savait plus qui en était le propriétaire (The miseducation of Lauryn Hill)
CD dont on a un peu honte et qui s'écoutent le dimanche matin (Michel Jonasz).
CD pour lesquels on s'était dit "Oh tu l'as aussi celui-là" (Craig Armstrong).
CD de potes à lui (TTC feat Orgasmic)
CD des funérailles (Boubacar Traoré)
.

Votre avis nous intéresse




Grande première, nous répondons ce jour au courrier des lecteurs de ce blog - car il y en a!
Nous nous efforcerons d'y répondre au mieux.





Salut Documenteuse.
Bon, finalement, tu passes un peu ton temps à rien d'autre que te rassurer sur ton pouvoir de séduction.
Serait-ce parce que tu es moche? cf ton post "Si seulement j'étais belle"...
Cher auditeur, ce n'est pas faux - et en même temps ce n'est pas vrai.


Chère Documenteuse,
Je te trouve très hot pour une fille. Et très salope aussi.
N'as-tu pas honte de t'exposer ainsi à la vindicte chrétienne ?
Cher auditeur, ce n'est pas faux - et en même temps ce n'est pas vrai.

Pourquoi traiter de choses aussi personnelles sur une page Web?! Signé Roberto.
Cher auditeur, je ne suis rien d'autre qu'une mauvaise femme, et je suis attirée par la clandestinité tout autant que par l'exhibition. Ce blog réussit parfaitement à assouvir ceci et cela.
Comme son nom l'indique, il n'en reste pas moins une vision partielle et déformée d'une certaine réalité. Signé Documenteuse.

30 août 2008

Look, it's trying to think

Une nuit de langue et de peau, de murmures sur l'oreiller et de mégots dans un cendrier, une nuit seulement interrompue par le lever de soleil.

26 août 2008

Somethin' Stupid

Cet après-midi, un vieux classique de Lee Hazlewood me rappelle combien l'amour peut être cet "infini mis à la portée des caniches" cher à Céline.



Je passe 30 mn chez A. en début de soirée - le temps d'une petite chose pour laquelle il me félicite chaudement - juste avant mon rendez-vous avec un nouveau venu au tableau de chasse: M.

Chez M, nous parlons de choses courantes, puis de laïcité, puis de politique, puis de sexe, puis (enfin?) passons aux travaux pratiques.
Pas beaucoup d'entrain de ma part. Et si ma petite culotte est émue c'est plus en souvenir de la belle gueule d'A, de ses cris quand il a joui, de sa main sur le bas de mon dos.

Et sortant de chez M, je ne trouve de Vélib qu'en bas de chez A.

Et tandis que je file sur le vélo, tandis que je pense vaguement au sens psychanalytique des choses, arrivée d'un SMS. 
"Salut, ça serait sympa de recommencer non?".

Aucune idée de qui est ce type. Je sais avec certitude que je l'ai rencontré et baisé via Meetic, mais je ne sais ni quand, ni où, ni comment, ni qui.

Vous en faites trop.


25 août 2008

L'hystérique

Elle remuait ses seins minuscules
Dans un pull bleu
Sous le nez d'un punk
Complexé.
Ses cris utérins hypnotisaient la foule
Du sexe pour pas cher
De la baise intello.
Mon bras se collait à celui d'un homo,
Agité par les rires,
Ou était-ce le désir?
Et mes yeux ne voyaient
Que les seins minuscules
Dans son pull bleu.
Ses râles prolongeaient
Un discours politique
Des secousses décoiffaient
Ses cheveux orgasmiques,
En balançant son corps à la gueule du public.
Je l'appelais l'hystérique.

A Brigitte, collègue de bureau archétype

23 août 2008

Tandis que je dormais...

... j'ai vécu en rêve une scène de As I Lay Dying.

Le cercueil de ma mère qui s'échappe, pris dans les tourments d'un fleuve en crue. L'odeur de putréfaction insoutenable. Mon frère, mes sœurs et moi, chassés de toute part. Les chevaux incontrôlables et furieux autour de nous. Une cabane brûle tandis que nous nous reposons. Nous n'avons pas le droit à la paix. Malédiction sur ma famille.

20 août 2008

What a nice day for murder

Retour at the office.

De nouveau, les hallucinations dans le métro, ce bon vieux monologue, les phrases qui riment avec vie de con. L'éternel refrain sur l'absence de beauté de tous ces corps assoiffés de journaux gratuits - de ponctualité - d'attentifs ensemble. L'ennui profond qui transpire dans le bruit de la vitesse. Inspiration hautement nauséabonde pour toute forme de sensibilité.

Puis le collègue - sublime tant il est minable - qui entreprend de faire son
Comment-ça-va Show sur fond de vacances racistes. Puis le reste de la journée comme un roman de Houellebecq - au ralenti et pendant 8 heures... J'ose un "je crois que je vais mourir" à la pause café, je n'obtiens pas de réaction. J'ajoute un "je me demande si je ne suis pas déjà morte" juste pour les scandaliser.

...

18 août 2008

Disorder


L a 22 ans. Maintenant je le sais parfaitement. Et quand on a 22 ans, on habite parfois chez ses parents. Ou pas très loin.
Et si vos ébats font du bruit, Maman appelle pour vous le signaler.
"Je t'entends glousser"

Je rentre en vélo à 4h du matin, dans mes oreilles toujours cette chanson, encore, encore, et encore. Je pousse le son et les pédales à fond, je crie
You know I'll never leave you sans m'entendre parmi l'obscurité et les rares passants.

Je commence un SMS pour A - j'ai envie de prolonger cette nuit - envie de voir le petit matin avec quelqu'un - puis je m'interdis cela.

Quasi-perfection de la bande son: Joy Division - Velvet Underground - Gainsbourg - Nick Drakey

15 août 2008

Supplique

Si lire a pour fonction de passer le temps, sincèrement, il vaudrait mieux baiser un inconnu, jeter des cailloux dans l'eau, ou nourrir les pigeons sur le parvis de Notre Dame.

Si lire n'est pas pour vous une nourriture profonde ou ludique, sincèrement, ne lisez pas, messieurs mesdames.

N'insultez pas les gens dont le sacerdoce est d'extirper du fond d'eux-mêmes des vérités, des rêves d'humanité consciente, des phrases touchées par la poésie.
Ne lisez pas de livres si vous ne les chérissez pas.

Si, lorsque le livre rejoint l'étagère, aucune certitude n'a été ébranlée, aucune idée nouvelle n'a effleuré votre conscience, si lorsque vous refermez le livre vous le quittez comme on termine un repas à la cantine (par un petit rot satisfait et sans conséquence) eh bien au pire brûlez ce livre au mieux faites-en un beau pénis en papier mâché.

Chataigne


Hier soir, je dîne avec ma douce châtaigne.

Nous pleurons ensemble, un peu pour l'autre et un peu pour soi - je t'aime beaucoup tu sais. Un peu de mélo un peu ringard, le temps de l'été.
No matter how hard I try

13 août 2008

Too Young

L a 22 ans - je ne le sais pas au moment de la rencontre.

Il est donc né en 1985, c'est-à-dire à une époque où je faisais déjà jouer mes Barbies avec Ken…


Un faux air de Bukowski (qu’il cultive), un look de Dandy (qui le rassure), et un beau visage intelligent (qu’il cache sous une barbe et d’immenses lunettes de soleil).

Il s’emploie à me faire rire, une séduction légèrement trop évidente - c'est ainsi que je suspecte son jeune âge. Cela dit, il est doué, il y réussit très bien - et dès la troisième minute j’ai pris ma décision: j’emmènerai chez moi cet étudiant des beaux arts, avec une bonne bouteille de rouge en guise d'amuse-geule.

Je paie tout ce soir là - telle la femme qui a du fric et qui s'offre le luxe d'une jeune premier talentueux.

Nous nous racontons des mensonges sur nous-mêmes. Nous nous jetons de l'eau sur la tête. Nous grimpons sur l'escabeau. Nous envisageons de clouer mon tapis au mur. Quand je lui dis que ce qui m'excite c'est l'esprit, il se jette dans ma bouche. Nous baisons totalement ivres. Il enchaîne deux fois sans problèmes, et c'est parfait.


F aurait beaucoup aimé cela.

11 août 2008

Voyage

Je ne suis pas allée travailler aujourd'hui. Dans mon lit j'ai serré l'oreiller parce que j'avais peur. Se lever, revêtir mon visage, et marcher jusqu'au métro où commence le bruit des hommes.

La musique que j'écoute en me levant bien plus tard (Thee, Stranded Horse) n'est pas faite pour masquer le bruit de mon intérieur. Au contraire, elle perce la paroi. Tout se répand en moi-même. Les émotions différées de Wong Kar Waï, toujours.

Je pense au Voyage de Céline. Je pense que F est mort. Je pense que je dis tellement souvent Je.

D'où j'étais là-haut, on pouvait bien crier sur eux tout ce qu'on voulait. J'ai essayé. Ils me dégoûtaient tous. J'avais pas le culot de leur dire pendant le jour, mais d'où j'étais je ne risquais rien, je leur ai crié "Au secours! Au secours!" rien que pour voir si ça leur ferait quelque chose. Rien que ça leur faisait. Ils poussaient la vie et la nuit et le jour devant eux les hommes. Elle leur cache tout la vie aux hommes. Dans le bruit d'eux-mêmes ils n'entendent rien. Ils s'en foutent. Et plus la ville est grande et plus elle est haute et plus ils s'en foutent. Je vous le dis moi. J'ai essayé. C'est pas la peine.


10 août 2008

Constat

J'aime errer.

J'ai toujours aimé cela.

Un grand chaos


Ce n'est plus une double vie que je mène... mais une triple, ou plus. 


Est-ce que j'évolue dans le mensonge, ou est-ce que je prend juste possession de moi?
Un grand chaos et des vérités incomplètes... La vie est-elle autre chose qu'un foutu joyeux bordel? Est-ce que nous nous dissolvons dans l'autre? 


Je ne me montre dans mon intégralité à personne.


Ce soir je lui dis "Il n'y a rien de plus sérieux que le sexe" et il acquiesce en silence, droit dans mon regard.


Demain, c'est un autre. Il me pelote plus ou moins gentiment depuis 3 semaines. C'est doux. Ce littéraire, végétarien et naturiste, est dangereux à sa façon. Il défie l'ordre par sa façon de vivre bien à lui, son indifférence envers les convenances faciles. Un peu cinglé, instable, comme dépassé par l'ampleur de la tâche. Juif.




Je joue très mal à l'amour

9 août 2008

Sa cam(e)


Hem.
Depuis un certain temps quelques indices me font penser.... que mon cerveau.... est lent. Il a trop macéré à l'intérieur du poulailler social "amis travail expo" - il est rouillé.

A. quant à lui évolue dans les romans de de Bret Easton Ellis. Une vie en Y: Party, sodomy, melody, poetry, esctasy, futility, philosophy.
Hier soir il a allumé sa cam, a pris un rail devant moi, puis d'autres choses que je tairais, puis un rail, puis d'autres choses.

Il est un mélange de ténèbres et de frivolité. Il est beau sans aucun doute. Et ce côté fascinant de tous ceux qui ont pris l'habitude des VIP.

Les rencontres me font et me défont, et lui a fait de moi une sorte de mateuse lubrique. Cette limite une fois franchie, brisez le grand tabou et faites le grand plongeon, mademoiselle!

A aime être humilié... J'ai envie de lui dire "Tu te détruis" mais la question n'est pas vraiment là.

Qu'est-ce précisément que tu détruis en toi ?

8 août 2008

Paranoïa autour de mon cul

Tous regardent mon cul et certains y voient

Une maison de campagne.
D'autres une pâtisserie:
Crème fouettée et fruits bien mûrs.

Chacun a son avis
Sur ce cul pas discret
Et je prends les paris
Sur la gravité.

Comment être fleur bleue
Avec ce cul carré
Cet inconnu que j'envisage de biais

Un double qui me poursuit
Et me colle au cul
Et laisse derrière moi une vision
Que je n'ai jamais vue?

A tous les gros culs

3 août 2008

Moment de grâce


Cet après-midi, A. et moi allongés sur l'herbe, les yeux dans le ciel, une complicité rieuse et spontanée. 



Quand j'ai réalisé cette proximité, j'ai posé mon regard sur lui. Sa main qui effleurait lentement son ventre - et son sourire pour lui-même. A quelques mètres de nous, sa femme et sa fille qui jouent.
Rien ne me fera briser l'harmonie de nous tous.

1 août 2008

Si seulement j'étais belle


Si seulement j'étais belle
Je ne perdrai plus mon temps
A éviter les miroirs
A penser à la gueule que j'ai
A me demander si ce type m'a bien regardé
Ou si c'était la fille d'à côté.

Si seulement j'étais belle
je ne te demanderai plus
De le dire à la place du miroir
(D'ailleurs tu mens aussi mal que lui)

Si seulement j'étais belle
Je n'aurais pas honte
D'acheter Biba
Ou Cosmopolitain
Ah si seulement j'étais belle
Je pourrai penser chaque matin
Que je suis belle
Et en lisant mon journal je penserai
Que je suis belle

Oui si seulement j'étais belle
J'aurais un époux un enfant et un chien
Peut-être même un jardin
Dans une maison de banlieue
Et de charmants voisins
Qui parleraient de moi
Car si j'étais belle
On parlerait de moi!
Les garçons entre eux
Les filles jalouses
Les commerçants du coin
Et les riverains.

Ah si seulement j'étais belle ...
Je m'offrirai une vanité
Pour rien!

A toutes les filles moches

27 juillet 2008

Meetic, ma vie, mon oeuvre

Oui autant l'admettre, j'ai baisé, un peu beaucoup, un peu n'importe qui, enfin pas tout à fait mais presque.

J'ai croqué une fraise sur la bite d'un type.
Laissé un autre me baiser en lisant Sade.
Fait venir un garçon à 2h du matin avec son sachet de C et ses deux godes - les deux godes étaient pour lui, pas pour moi.


Fruits de saison