24 août 2009

Absent Friend


Puisque vous n'avez rien d'autre à faire, parfois, lorsque le babillage coloré des collègues dans le RER vous frôle sans vous toucher, vous vous penchez sur cette étrange idée d'âme sœur.


Une âme qui serait fraternellement vôtre. Un être qui porterait en lui l'instinct de l'animal que vous êtes.

C'est bien joli, mais dans quelle sorte de monde cela peut-il cohabiter avec la réalité d'un quotidien concret - concrètement superficiel?

Puis

Lorsque, réunis avec vos amis d'antan - ceux que l'on remercie d'être si précisément imparfaits - à la faveur d'un soleil brutal et d'un vin léger vous réalisez qu'il manque CETTE personne
- celle qui portait/porterait ce même regard, ironique, attendri, bienveillant et naïf, sur ce petit monde-là
- celle dont personne ne mentionne l'absence par égard pour le présent
- ou par égard pour vous - ou bien parce qu'ils ont oublié
- cette personne qui fut votre planète, dans un espace-temps qui parait plus lointain que tout
- cette personne qui laisse un vide qu'encore vous ne pouvez nommer
- là, vous comprenez, oui, vous comprenez.

Qu'un jour peut-être, vous l'avez eu à vos côtés.

16 août 2009

So what

Vous évoluez sur la surface tranquille des choses, là où il n'est nul besoin de mots.

Un corps sous le soleil - entretenu - étudié - chéri. Une mèche de cheveux qui tombe parfaitement là où vous l'avez toujours souhaité.
Un rythme qui semble devenir le votre; vous vous éveillez chaque matin quelques moments avant que l'avertissement sonore ne puisse piétiner votre cervelle; vous êtes fraîche et ponctuelle, organisée et souriante.
L'harmonie dans le non-couple que vous formez. Des échanges précis, des actes réfléchis, des instants créés. Une espèce rare d'hymne à la Passion Raisonnée.

Quelque chose, au fond de ce confort dans le siècle, au fond de cet accord avec un monde sous bien des angles abject, vous questionne. Vous importune, même.

Quelque chose comme "La modernité est crétine, le salut est dans l'angoisse"

Strange good days